Épouse de roturier et veuve d’usurpateur

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12 janvier 2021

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Sylvie Steinberg, « Épouse de roturier et veuve d’usurpateur », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.8382


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La dérogeance est une forme de déclassement social particulier à la noblesse. Au XVIIe siècle, sa définition juridique s’est peu à peu précisée alors que les autorités royales s’efforçaient, pour des raisons idéologiques et fiscales, de circonscrire plus strictement les contours du groupe nobiliaire et d’en extirper les « faux nobles ». La dérogeance au féminin a aussi retenu l’attention des juristes du XVIIe siècle à travers la résolution de toute une série de questions : comment qualifier la mésalliance d’une femme noble avec un roturier ? Celle-ci est-elle plus ou moins assimilable à une dérogeance ? Cette mésalliance est-elle définitive ou provisoire ? Que se passe-t-il quand la mort vient rompre la vie conjugale ? C’est à partir d’affaires contentieuses, cas de veuves de roturiers voulant recouvrir la noblesse, cas de veuves d’usurpateurs refusant de payer les taxes imposées aux faussaires que ces juristes raisonnaient. Ce sont leurs arguments qui sont exposés dans cet article, en même temps que la gamme des raisons, pragmatiques, sociales et idéologiques évoquées par les plaignantes et requérantes.

Dérogeance (loss of privilege) was a form of losing rank particular to the nobility. In seventeenth-century France, the legal definition was gradually refined, as the royal authorities sought, for both ideological and fiscal reasons, to lay down stricter limits for the group making up the nobility, and to eliminate "false nobles". Dérogeance as applied to women also attracted the attention of seventeenth-century jurists, when they had to resolve a series of questions: what was the status of an unequal match (mésalliance) between a noblewoman and a commoner? Was it the equivalent of dérogeance? Was this unequal match definitive, or provisional? What happened when the marriage ended with the death of a spouse? The jurists based their reasoning on contentious affairs: the cases of widows of commoners who wished to recover their noble rank, or widows of men who had usurped noble titles, now refusing to pay the taxes levied on makers of false claims. This article considers the arguments advanced by lawyers as well as the range of pragmatic, social or ideological reasoning brought to bear by the women in question, as plaintiffs or claimants.

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