12 janvier 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Mathieu Marraud, « La faillite marchande, désincorporation et langage du crédit sous l’Ancien Régime », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.8828
Littéralement, sous l’Ancien Régime, la faillite n’est autre qu’une situation marchande. Elle demande en cela une qualification sociale des gestes et des protagonistes, et demande une résolution au sein de ce même espace dit « marchand », lequel, bien que soumis à la législation royale, reste à bien des égards coutumier. C’est pourquoi les acteurs aptes à se prononcer sur la faillite et sur les parcours commerciaux proviennent de cet espace (corporations, juridictions consulaires), en concurrence avec d’autres (tribunaux ordinaires, Conseil du roi). Ensemble ils font de la faillite un enjeu à la fois social et politique dans la ville, où le problème de sa pénalisation ne peut que recouper des pratiques et des critères issus en grande partie de l’univers traditionnel bourgeois. Le déclassement des faillis, leur désincorporation, en est le signe principal.