12 janvier 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Juliette Deloye, « Écrit et déclassement », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.9208
Cet article interroge les liens entre écrit et déclassement. S’intéresser aux pratiques de l’écrit d’un individu permet en effet de complexifier une approche qui mesurerait le déclassement dans l’écart entre ce qui est dit et ce qui est vécu. Pour l’historien, le déclassement est d’abord – et peut-être surtout– écrit, mais la pratique qui consiste à écrire son déclassement gagne encore à être reliée à toutes les autres actions (y compris d’écriture) d’un individu. Qu’est-ce qu’écrire son déclassement et qu’est-ce qu’écrire en situation de déclassement, a fortiori quand on exerce une fonction, celle de secrétaire, qui consiste à écrire ? Pour esquisser des éléments de réponses, cet article est fondé sur une étude de cas qui touche le milieu diplomatique français en Italie en 1803. Elle prend la forme d’une comparaison entre un écrivain célèbre alors secrétaire d’ambassade à Rome, Chateaubriand, et un inconnu simultanément secrétaire particulier d’ambassadeur à Naples, Louis Beer.