26 septembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Xavier Breuil et al., « La Russie aux archives historiques de la Société générale », Publications de l’École nationale des chartes, ID : 10.4000/books.enc.1262
Initiée aux affaires russes dès la fin du XIXe siècle, notamment par le truchement de sa société industrielle l’Omnium ou encore de ses participations à différents syndicats interbancaires, la Société générale s’est progressivement imposée comme une banque de dépôts de première importance. Soucieux d’exporter son savoir-faire et disposant d’une bonne connaissance du marché et des coutumes locales, l’établissement bancaire du boulevard Haussmann décida de créer une filiale en 1901, la Banque du Nord, dont le réseau d’agences fut agrégé, neuf ans plus tard, à celui de la Banque russo-chinoise pour donner naissance à la Banque russo-asiatique. Depuis Saint-Pétersbourg, où fut installé le siège social, la nouvelle entité rayonna sur l’ensemble de l’empire russe, participant ainsi à la mise en valeur des ressources naturelles et au décollage industriel du pays.De ce fait, les archives historiques de la Société générale offrent une perspective stimulante pour envisager les relations économiques et commerciales entre la France et la Russie avant 1917. Outre les dossiers des entreprises russes ou étrangères implantées, le fonds compte également nombre de rapports d’inspection, des dossiers du personnel expatrié, notamment des cadres, ainsi que les témoignages sur les événements politiques qui ont marqué la Russie tsariste.Mais les archives conservées ne concernent pas seulement la seule Société générale et ses filiales en Russie. L’intégration du Crédit du nord au Groupe en 1997 a permis au service des archives historiques d’enrichir ses fonds « russes », en récupérant notamment les dossiers de la Banque de l’union parisienne. Fondée en 1904, cette banque d’affaire s’intéressa de près aux affaires russes, nouant des partenariat avec des groupes français comme Schneider, belge ou encore russe, dont la Banque de l’Union de Moscou.Au total, l’ensemble des fonds devraient contribuer à écrire une histoire économique et financière de la Russie et des relations franco-russes, mais aussi une histoire sociale et politique.