26 septembre 2018
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Wilfried Zeisler, « Les orfèvres parisiens au service de la Russie au XIXe siècle », Publications de l’École nationale des chartes, ID : 10.4000/books.enc.1294
L’orfèvrerie parisienne était appréciée par la cour russe depuis le XVIIIe siècle, au cours duquel les souverains russes et leur entourage s’adressent aux orfèvres réputés de la capitale comme en témoigne l’inventaire de l’orfèvrerie impériale publiée par le baron A. de Foelkersam en 1907. Au XIXe siècle, cette tradition se poursuit ; les meilleurs orfèvres et manufactures répondent à de nombreuses commandes et font parfois le déplacement jusqu’en Russie.Le croisement de sources variées permet de retracer ces échanges. En premier lieu, il est nécessaire de considérer les pièces d’orfèvrerie, conservées dans les collections russes.Les livres de commandes, lorsqu’ils subsistent dans les archives de certaines maisons françaises, les factures ou les inventaires de collections conservés dans les archives nationales russes (Archives historique d’État de Saint-Pétersbourg ; Archives d’État de la Fédération de Russie, à Moscou) ou dans celles des musées (archives du musée de l’Ermitage ou de certains palais des environs de Saint-Pétersbourg) apportent un nouveau regard sur ces collections. Par ailleurs, ces documents, témoins d’un goût certain pour le luxe français en Russie, sont un moyen de mieux connaître les démarches commerciales des orfèvres parisiens désireux de conquérir le marché russe en développant leurs réseaux, en participant aux expositions internationales organisées tant à Saint-Pétersbourg qu’à Moscou, en entretenant des relations privilégiées avec leur clientèle ou en adaptant leur production au goût local.Les orfèvres de Napoléon, puis les Romantiques Froment-Meurice, Lebrun ou Morel et plus tard, la manufacture Christofle et les grands maîtres de la Belle Époque, ont exporté le goût français à la cour. Alors que s’affirme l’alliance franco-russe, deux d’entre eux, Odiot et Keller reçoivent même le titre de fournisseurs brevetés de la cour.Au même titre que celle de la peinture, l’histoire de l’orfèvrerie et de ses dynasties de maîtres parisiens, peut ainsi être évoquée par le prisme des collections russes.