26 septembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Agathe Sanjuan, « Patrimoine des théâtres », Publications de l’École nationale des chartes, ID : 10.4000/books.enc.895
La Comédie-Française et l’Opéra de Paris ont constitué et préservé un patrimoine archivistique et muséal très important au fil des siècles. Nous proposons dans cette communication une comparaison des processus de constitution des collections. Les situations administratives distinctes expliquent certaines différences. La permanence de la Société des Comédiens Français par rapport à l’instabilité relative du régime des directeurs à l’Opéra explique en partie la continuité des séries à la Comédie-Française, alors que certaines ont été amputées à l’Opéra. Ce patrimoine s’est constitué « naturellement » à la Comédie-Française, alors qu’il est l’œuvre d’une reconstitution à l’Opéra, sous l’influence de Charles Nuitter. Quant aux collections muséales, la politique d’acquisition volontariste des Comédiens Français au XVIIIe siècle, tournée vers la mise en valeur des auteurs du répertoire, est ponctuellement relayée par l’État au XIXe siècle, qui par ailleurs refuse de lui accorder un local d’exposition. À l’Opéra, le programme plus éclectique et moins monumental de la fin du XVIIIe siècle est anéanti par l’incendie de 1873, alors même que l’État passe commande à Charles Garnier d’un nouveau décor en cohérence avec son bâtiment.