Dessins commentés ou le fantôme du poète

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22 août 2022

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« Dessins commentés » d’Henri Michaux (La Nuit remue) oscille entre deux types d’écriture : d’une part celle du compte rendu qui cherche à circonscrire par tous les procédés propres à la description la forme et donc le sens de ce qui a été dessiné ; d’autre part celle de l’écriture poétique qui fait irruption à travers l’expression d’une subjectivité plus incontrôlée, les jeux de mots et jeux phoniques, les recherches métaphoriques. Cette tension constitue une véritable isotopie puisqu’elle rejoint l’opposition qui court dans ces textes : celle de la tête et du corps, opposition qui dénonce le désir dévorant ou la nécessité destructive de voir, savoir, comprendre. Seule solution comme pour le poète : rester dans l’entre-deux, à mi-chemin entre clarté et confusion jusqu’à cette entrevision de la transparence du papier, de l’implicite des mots ou de l’inachèvement du discours. L’écriture piège donc le fantôme du poète parce qu’il rêve d’une écriture décérébralisée, immédiate, physique, mais... la tête sévère ne le permet pas.

Henry Michaux’s « Dessins commentés » ( « Textual Drawings ») (La Nuit remue – Night Movements) oscillates between two styles. The first is that of telling which attempts by all the means at description’s disposal to limit the form and, therefore, the sense of what is being created. The other is that of poetic writing which irrupts through the expression of an out of control subjectivity, through puns and phonetic play and through the search for metaphor. This tension creates a genuine isotope by reconstituting the opposition that runs right through these texts: that of the head against the body, the opposition that denounces the voracious desire, or the destructive necessity, to see, to know, to understand. The only solution is the same as that of the poet: to hover in the in-between, halfway between clarity and confusion in the fleeting glimpse of the transparency of paper, in the implicit contents of words or in the incompletion of speech. Writing therefore ensnares the spectre of the poet as he dreams of cerebral-free writing, visceral, physical, yet... the serious head will never allow it.

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