2 février 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jacques Guilhaumou, « Condorcet-Sieyès : une amitié intellectuelle », ENS Éditions, ID : 10.4000/books.enseditions.24073
Les relations entre Sieyès et Condorcet pendant les premières années de la Révolution française se caractérisent par la qualité de leurs échanges intellectuels. La transcription et la publication de sources manuscrites inédites nous permettent de mieux comprendre les enjeux d’une telle amitié intellectuelle. C’est surtout au cours de l’année 1791 que nous pouvons apprécier l’intérêt des réflexions écrites que ces deux législateurs s’échangent. Nous pouvons ainsi cerner leurs divergences intellectuelles en dépit de leur proximité politique. Là où Condorcet recherche, après l’échec de la Société de 1789, les conditions optimales d’une « discussion commune » en politique, Sièyes s’interroge tout autrement sur le lieu d’une nécessaire « unité d’action ». Lorsque Condorcet rappelle les principes constitutionnels, Sièyes définit la science politique comme science des effets. Mais c’est surtout autour du débat sur la République, succinctement résumé en fin d’analyse, que les divergences entre ces deux « génies philosophiques » sont les plus nettes.