2 juin 2014
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Manuel Chiriboga, « Auge cacaotero y economía regional: la costa ecuatoriana a inicios del siglo xx », Institut français d’études andines, ID : 10.4000/books.ifea.1718
Nous tentons dans cet essai d’analyser les conditions et les caractéristiques du boom du cacao qui, entre 1880 et 1915, inséra l’Equateur, et plus particulièrement la région côtière centre-sud, dans la division internationale du travail comme fournisseur de matières premières.L’existence d’un ensemble de conditions naturelles et rentes différentielles dans les plaines de la zone centre-sud de la côte, autour de la ville-port de Guayaquil, a donné lieu au cours de la période considérée à une croissance précipitée de la production et de l’exportation de cacao qui passent de 171.952 quintaux (d’environ 46 kgs) de 1861 à 1870, à 817.707 entre 1911 et 1920. Le boom de la graine d’or —c’est ainsi que l’on nommait le cacao à cette époque— allait transformer la région en la réorganisant, aussi bien en ce qui concerne la production-circulation, la structure des classes sociales, les caractéristiques de l’appareil d’Etat régional et national, que ses relations avec les autres régions du pays.Le boom du cacao ainsi que cette reconstitution régionale ont été le résultat d’une série de transformations qui affectèrent la région et d’autres zones du pays, et qui établirent les bases sur lesquelles allait reposer le boom agro-exportateur. La première partie du travail se consacre précisément à l’analyse des transformations qui ont eu lieu dans la structure agraire de la côte, et aux contradictions sociales dans la cordillère équatorienne qui ont amené d’importants contingents de population sur la côte.La seconde partie du travail s’applique à étudier les caractéristiques du boom du cacao. Nous partirons d’une analyse de la production cacaotière; des relations sociales de production dans les domaines ruraux (haciendas) et plantations cacaotières —cette distinction s’avère nécessaire—; nous continuerons par une analyse des modes de circulation de la rente et de la constitution d’agents spécialisés dans la sphère de la circulation pour terminer par une réflexion sur la logique suivie par les groupes dominants existant au niveau régional en ce qui concerne l’investissement. Ceci nous permettra d’effectuer certaines hypothèses sur le type de classe dominante régionale qui se constitua au cours de la période considérée et les limites qu’elle connaissait quand il s’agissait d’entreprendre les tâches requises par le développement économique national.