11 juin 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ahmad Beydoun, « À propos des termes tâ’ifa et tâ’ifiyya », Presses de l’Ifpo, ID : 10.4000/books.ifpo.15925
Il apparaît que les significations successives ou concomitantes du mot arabe tâ’ifa, et de son pluriel tawâ’if, se caractérisent par un mélange et une ramification plus grands que tout ce qu’on peut imaginer tout au long de sa longue histoire. Notre hypothèse est que la dérivation du mot tâ’ifiyya à partir du mot tâ’ifa n’est pas antérieure aux affrontements qui ont débouché sur la consécration d’une première forme de système confessionnel au Mont Liban. Quant au français « communauté » (et à l’anglais community) (pour rendre l’idée de tâ’ifa ou jamâ’a), il n’est apparu qu’au milieu des années 1980, et il s’est trouvé peu après son apparition tiraillé entre deux environnements, américain et français, qui ont imposé à son signifié une tension entre deux pôles de sens et suscité deux positions opposées à l’égard du phénomène ainsi désigné. Notre propos dans cet article n’est qu’une modeste indication de ce que doit être la préparation permanente au métier de la traduction et d’un aspect du tourment du traducteur.