7 septembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christian Seignobos et al., « Des stratégies traditionnelles pour la lutte contre l’érosion dans les monts Mandara et dans la plaine du Diamaré NO du Cameroun », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.12476
Le Nord du Cameroun est, avec les monts Mandara, une référence en Afrique en matière d’aménagement en terrasses. Ces réseaux de terrasses en gradins isohypses, qui cisèlent l’intégralité des pentes et infiltrent toutes les pluies, se voient complétées, généralement dans les talwegs plus menacés par l’érosion, par des dispositifs de canauxdrains souvent dédiés à des cultures particulières attirées par l’eau. Dans les plaines du Diamaré, ce n’est plus l’entièreté du terroir qui, comme en montagne, suit un modèle cohérent d’aménagement. Les techniques antiérosives n’intéressent que certaines parties des terroirs. Il s’agit de sols argileux, les vertisols, voués à une culture stratégique en ce qu’elle est réputée prévisible, celle des sorghos repiqués de contre-saison dont la part dans l’agrosystème n’a cessé de croître depuis les années 1950. Ces stratégies de lutte contre l’érosion et l’entretien de la fertilité, en dépit de leur degré de sophistication et de leur efficacité par le passé, ont perdu de leur pertinence avec les mutations démographiques, sociales et techniques. Aujourd’hui, la lutte antiérosive est devenue un impératif pour l’ensemble des communautés agricoles et pastorales du Nord du Cameroun, mais les recettes du développement n’ont pas jusqu’ici entraîné l’adhésion attendue.