Effets des crises politiques au Burundi sur les processus érosifs dans la région du Mirwa Central

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7 septembre 2018

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Théodomir Rishirumuhirwa, « Effets des crises politiques au Burundi sur les processus érosifs dans la région du Mirwa Central », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.14282


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Le Burundi a traversé, de 1993 à 2005, une crise politique grave qui eu comme conséquence des massacres interethniques à répétition, des vols et pillages, un déplacement de populations et l’abandon des exploitations agricoles.Cette crise a particulièrement touché la région du Mirwa Central (contreforts surplombant la ville de Bujumbura à l’Ouest du Burundi) en raison de la persistance des rébellions armées, très actives autour de la capitale. Elle a été à l’origine d’une crise érosive très grave avec de lourdes conséquences tant à l’amont (fortes pertes en terres dans les champs et les pistes rurales, érosions des berges et ravinement) qu’à l’aval (envasement des embouchures des rivières, inondations et destructions des infrastructures dans la plaine de l’Imbo et dans la ville de Bujumbura).En effet, la région du MIRWA présente de très hauts risques d’érosion en raison de sa géomorphologie avec des pentes très escarpées (dépassant en moyenne 50 %), très longues (plusieurs centaines de mètres), une pluviosité abondante (plus de 1100 mm/an) et à fortes intensités, des sols fragiles exposés aux ravinements, aux glissements de terrains et aux pertes en terre très importantes.Dans ce contexte, RISHIRUMUHIRWA (1997) a évalué les risques d’érosion sous cultures entre 3 et 978 tonnes de pertes en terre par hectare et par an, avec des indices C de l’équation de Wischmeier variant de 0,1 à 0,7 selon les systèmes d’exploitation.D’autre part, DUCHAUFOUR (1991) a montré que les systèmes agricoles à très fortes densité bananière, comme on les rencontrait avant la crise dans le Mirwa central, étaient particulièrement efficaces en gestion et conservation des sols avec des pertes en terre insignifiantes (0,1 t/ha/an) dans des bassins versants de pentes moyennes de 50 % et plus.Ces systèmes ont été laissés partiellement ou complètement à l’abandon pendant plusieurs années en raison des déplacements de populations avec comme conséquence, le manque d’entretien des cultures et la régression du couvert végétal. La réduction de ce manteau protecteur a livré les sols à une érosion intense (qu’on peut estimer à plus de 500 tonnes/ha/an avec un indice C voisin de 0,5).Face à cette situation, les autorités politiques tentent de résoudre timidement les problèmes à l’aval pour protéger la ville de Bujumbura en aménageant, partiellement, les rivières qui la traversent. Une solution durable ne peut se concevoir sans un vaste programme de réhabilitation des bassins versants du Mirwa Central impliquant le retour à une paix durable, la réhabilitation des exploitations agricoles, le reboisement et une sensibilisation des communautés locales à une gestion durable des écosystèmes et des exploitations agricoles.

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