2 décembre 2013
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Rokhaya D. Fall et al., « Pérenniser la Grande Muraille Verte par l’occupation adéquate des sols », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.2131
La dégradation des terres des zones arides et semi-arides d’Afrique a négativement pesé sur les moyens d’existence de millions de personnes dans les pays du Sahara et du Sahel. Des flux migratoires importants de ces zones suivis de concentrations massives d’établissements humains dans des espaces réduits, plus au sud, caractérisent le développement actuel de l’Afrique Subsaharienne et plus particulièrement au Sahel. La mise en œuvre du projet Majeur, né d’une initiative politique, dénommé la Grande Muraille Verte (GMV), constitue un pas très significatif dans la lutte contre la dégradation des terres et ses conséquences.Cette étude est conduite pour cerner quelques critères de pertinence et d’efficience de la GMV qui est ici considérée comme une partie intégrante de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification (UNCCD) sur le plan régional.L’étude est approfondie sur la partie Ouest du tracé correspondant au territoire Sénégalais. A ce niveau les sols traversés font l’objet d’évaluation de leur aptitude, tandis que la végétation locale et celle à implanter sont étudiées sous l’angle des aptitudes pédoclimatiques des zones traversées. Elle procède d’une certaine généralisation, fonction des données disponibles pour le reste du tracé. Les méthodes utilisées relèvent du Système d’Information Géographique (SIG), de la prospection pédologique et de l’inventaire botanique. Des cartes thématiques qui sont des résultats intermédiaires de cette étude, conduisent à la proposition d’un tracé situé sur la zone sahélo saharienne entre les isohyètes 150 et 400 mm. La pérennité de la bande dépend en partie des activités agricoles qui y seront menées, qui en plus du pluvial devront intégrer la possibilité de l’irrigation. Le choix du mode de développement qui influe sur les systèmes agricoles, pastoraux et sylvicoles préside de la durabilité de l’initiative Grande Muraille Verte ; ce choix est physiquement dicté par les conditions pédoclimatiques des sous zones identifiées dans le tracé, objets des cartes thématiques, résultats importants de cette étude. Les actions d’atténuation et d’adaptation à la désertification sont proposées pour chaque zone cartographiée.La bande d’espèces végétales allant de Dakar à Djibouti, traversant ainsi onze pays du Sahel est un exemple d’intégration permettant à la fois de lutter contre l’avancée du Désert et de créer un espace de développement durable d’activités génératrices de revenus et de récréation durable. La gestion de l’eau, des sols et des végétaux doublée d’une formation ciblée des populations aux différents outils techniques et juridiques de gestion de ses ressources naturelles est la clé de la pérennité de la GMV.