19 novembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Éric Roose et al., « Chapitre 33. La lutte antiérosive, la GCES et la restauration de la productivité de sols dans les montagnes du nord de l’Algérie », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.24396
Face aux graves problèmes d’érosion observés dans les montagnes des zones méditerranéennes du nord de l’Algérie, de gros moyens ont été développés dès 1925 pour terrasser les versants fragiles, reforester les têtes de vallée et restaurer les ravines et les oueds (DRS). Devant le manque d’efficacité de cette stratégie, une nouvelle approche (la GCES) a été proposée et testée sur 50 parcelles, une dizaine de ravines situées dans trois wilayas pour évaluer les risques d’érosion, de ruissellement et le potentiel de restauration de la productivité des principaux sols et systèmes de production. Globalement, les résultats d’une dizaine d’années de recherche montrent que l’érosion en nappe reste modérée, car les sols sont peu érodibles (argileux, saturés en calcium et caillouteux), les pluies généralement peu agressives mais parfois saturantes, ce qui provoque du ravinement et des inondations. Sur des pentes de 10 à 45 %, l’érosion est plus décapante (érosion en rigole et aratoire) qu’appauvrissante en particules fines. L’intensification des systèmes de production (travail du sol réduit, l’adaptation raisonnée de la fumure, la protection du sol par une litière ou par des résidus de culture) a permis de réduire les risques de ruissellement et d’érosion, même lors des averses les plus importantes. En outre, ils ont augmenté remarquablement la production des récoltes (grains et fruits) et de biomasse (herbe et pailles), ce qui entraîne une forte amélioration des revenus nets des fermiers et des propriétés du sol liées à l’apport de matières organiques (séquestration du carbone). Il s’avère que la réhabilitation de la couverture végétale est plus rapide que la restauration des principales propriétés des sols : c’est tout le système de production qu’il faut repenser à l’échelle du versant et du terroir.