30 octobre 2013
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Étienne Landais et al., « Agronomies et agronomes », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.4703
L’agronomie française vit probablement un moment très important pour son avenir et connaît de profondes mutations. Ainsi, le pôle d’enseignement supérieur et de recherche de Montpellier, héritier d’une longue tradition et fort de sa dimension internationale méditerranéenne et tropicale, se réorganise. La création d’une « Faculté agronomique » est prévue en 2006. La concentration remarquable d’unités de recherche, dont beaucoup sont mixtes, dessine un espace scientifique et technique original centré sur l’agriculture, l’agroalimentaire, l’alimentation et l’environnement, bénéficiant d’un contexte universitaire et institutionnel privilégié. Le projet agro-écologique qui fédère ces acteurs repose sur la volonté d’entretenir un dialogue permanent entre les disciplines finalisées qui sont au cœur du projet et les disciplines académiques où s’élaborent les nouveaux savoirs. Son avenir suppose la transmission aux nouvelles générations des compétences spécifiques et de la culture agronomique qu’il met en jeu. Étroit dans le secteur de la biologie en particulier, ce dialogue interdisciplinaire mérite la plus grande attention à l’égard de l’écologie et des sciences sociales. La transmission des savoirs apparaît comme le parent pauvre du pôle face aux universités étrangères. L’enseignement supérieur agronomique doit donc se rapprocher de la recherche agronomique, dont l’offre de formation apparaît à cette lumière fortement déficitaire. Former des porteurs de savoirs utiles à la société et des sujets de l’histoire à venir, n’est-ce pas le premier geste de cette « espérance responsable » qui seule peut inspirer le projet d’un développement plus durable ?