Les plantes envahissantes et potentiellement envahissantes dans l’archipel néo-calédonien : première évaluation et recommandations de gestion

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28 mars 2014

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Jean-Yves Meyer et al., « Les plantes envahissantes et potentiellement envahissantes dans l’archipel néo-calédonien : première évaluation et recommandations de gestion », IRD Éditions, ID : 10.4000/books.irdeditions.7658


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Résume étenduPeu d’ouvrages et d’articles scientifiques ont traité de façon spécifique le problème des espèces végétales envahissantes (ou invasives) dans l’archipel néocalédonien. Cette étude porte sur les plantes capables d’envahir les milieux naturels (ou primaires) et semi-naturels (ou secondaires), mais concerne également les plantes adventices et rudérales, les « mauvaises herbes » des zones fortement anthropisées (incluant les cultures, pâturages et jardins). Entre 1 410 et 1 570 taxons (espèces, sous-espèces ou variétés) introduits (ou allochtones, étrangers, exotiques) sont répertoriés en Nouvelle-Calédonie, soit environ 30 % de la flore totale de l’archipel (qui comporte 3 260 plantes indigènes ou autochtones). Ils sont majoritairement trouvés sur la Grande Terre (environ 1 294 taxons), puis dans les îles Loyauté (environ 196 taxons) et l’île des Pins (environ 113 taxons). Une analyse révèle que 360 de ces taxons introduits (soit environ 20 % de la flore introduite) sont naturalisés (c’est-à-dire établis dans la végétation environnante et capable de se reproduire sans l’intervention de l’homme) dans les milieux naturels, semi-naturels et dans les agrosystèmes. Parmi ces taxons introduits, 65 (soit environ 4 % de la flore introduite et 18 % de la flore naturalisée) peuvent être considérés comme des plantes envahissantes en raison de leur extension et de leurs impacts écologiques et/ou socio-économiques. Deux graminées au statut indigène douteux ont été rajoutées dans cette liste des plantes envahissantes. Une comparaison avec 300 plantes envahissantes et mauvaises herbes majeures dans les îles, archipels et régions tropicales et subtropicales du monde montrent que 165 d’entre elles sont présentes en Nouvelle-Calédonie, dont 47 sont considérées comme envahissantes, 66 comme naturalisées, 12 subspontanées et 40 cultivées. Ces 118 dernières espèces peuvent être considérées comme des espèces potentiellement envahissantes (ou espèces envahissantes dormantes) pour l’archipel néo-calédonien. Des fiches descriptives et les méthodes de lutte (manuelle, chimique, biologique) existent déjà pour ces 300 espèces (pouvant servir à une ébauche de « liste noire »).Toutes les îles de l’archipel néo-calédonien sont touchées, mais la quasi-totalité des plantes envahissantes est trouvée sur la Grande Terre (64 espèces sur 67, soit 98 %) suivi par l’île des Pins (31 espèces, soit 49 %) et les îles Loyauté (17 espèces, soit 30 %). Des petites îles (ou îlots éloignés) comme Walpole, Belep, Leprédour, voire l’île Surprise ne sont pas épargnées avec la présence de quelques espèces envahissantes. Le nombre et la densité d’espèces actuellement naturalisées ainsi que le pourcentage de la flore naturalisée par rapport à la flore totale dans l’archipel néocalédonien (10 %) semblent très faibles comparés à ceux des îles tropicales océaniques voisines du Pacifique (Hawaii, Polynésie française), de l’océan Indien (la Réunion) ou de la Nouvelle-Zélande (entre 40 et 50 %). Nous pensons qu’il s’agit d’un biais lié au manque d’inventaire récent sur les plantes introduites et naturalisées dans l’archipel néo-calédonien, plutôt que d’une plus grande résistance des milieux (écosystèmes et habitats) naturels aux invasions. En effet, tous les types de milieux naturels néocalédoniens, incluant les forêts et maquis sur sols ultrabasiques mais qui restent encore relativement préservés, sont actuellement menacés par des plantes introduites. Les perturbations anthropiques (déforestation et défrichements, incendies, exploitation minière, animaux herbivores) favorisent le phénomène d’invasion mais certaines plantes introduites sont capables de pénétrer dans des formations végétales primaires relativement intactes. Le développement économique actuel de la Nouvelle-Calédonie, associé à l’augmentation des échanges avec les pays voisins et entre les îles de l’archipel néo-calédonien, conduira à une augmentation (volontaire ou accidentelle) croissante du nombre de plantes étrangères et donc à un risque plus élevé d’introduction de plantes envahissantes, ou potentiellement envahissantes. Une attention toute particulière doit donc être portée aux espèces envahissantes non encore présentes dans l’archipel néo-calédonien (recommandation d’interdiction d’importation des espèces de la liste noire) mais également à celles présentes mais non encore naturalisées qui sont reconnues comme étant des envahisseurs majeurs dans les autres archipels, îles et pays tropicaux (recommandation d’interdiction de culture et de vente, suivi et éradication précoce de ces espèces envahissantes dormantes). Ceci paraît nécessaire pour la préservation de la biodiversité exceptionnelle de l’archipel néocalédonien et également pour assurer un développement économique durable en Nouvelle-Calédoni « Invasive species are not just an agricultural issue, not just an environmental issue, they are a development issue » (Baskin, 2002)

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