12 janvier 2017
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Hocine Zeghbib, « La binationalité dans les États européens de Méditerranée occidentale », Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, ID : 10.4000/books.iremam.3564
La binationalité ne saurait se comprendre en dehors de la nationalité : elle est, avant tout, le résultat de la combinaison d’un ensemble d’éléments de fait qui trouvent leur origine dans les données historiques, sociologiques et politiques permettant à l’État de déterminer les conditions d’appartenance à la nation. Par conséquent, contrairement à la nationalité, la binationalité ne constitue pas par elle-même un statut juridique porteur de droits et d’obligations spécifiques dont pourrait se prévaloir le binational. Elle s’est pourtant affirmée dans la pratique de nombre d’États, parmi lesquels les États d’Europe méridionale, alors-même que l’idéal initialement revendiqué s’attachait au caractère unique de « l’allégeance nationale », c’est-à-dire à l’idéal « d’une nationalité par personne ». Ce renversement de perspective ne va pourtant pas sans difficultés d’ordre juridique pour la résolution des conflits négatifs et positifs de nationalités induits et d’ordre politique pour la (re)définition des critères d’appartenance à la nation.