Mamelouks « orientaux » contre Arabes dans la Tunisie du XIXe : conception et dépassement d’un mythe historiographique

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7 septembre 2022

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M’hamed Oualdi, « Mamelouks « orientaux » contre Arabes dans la Tunisie du XIXe : conception et dépassement d’un mythe historiographique », Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, ID : 10.4000/books.irmc.2411


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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des réformes constitutionnelles de 1861 à l’instauration du protectorat français en 1881, des mamelouks originaires du Caucase et de Grèce accaparèrent les principales fonctions d’encadrement militaire et administratif de la province ottomane de Tunis. En réaction à ces positions dominantes qui génèrent des projets d’expansion à partir de la colonie algérienne, les autorités consulaires françaises installées à Tunis opposèrent de plus en plus systématiquement ces mamelouks venus du centre de l’Empire ottoman aux « Arabes », terme générique censé désigner les populations de la province. Il s’agira ici de réfléchir en premier lieu sur les réceptions ou à l’inverse, sur l’évitement de ces « simplifications ethniques » chez les sujets de la province de Tunis et chez les dignitaires mamelouks qui, d’une part, ont servi d’intermédiaires politiques et culturels aux représentants des puissances européennes et d’autre part, ont maintenu des relations de plus ou moins grande proximité avec le centre de l’Empire ottoman et avec leurs foyers d’origine dans les îles grecques et dans le Caucase. En second lieu, et de manière plus large, la réflexion portera sur la constitution parallèle d’une historiographie coloniale et d’une historiographie nationale tunisienne postindépendance concevant les dignitaires mamelouks plutôt comme des intrus à la régence de Tunis et plus rarement comme des pionniers de la construction d’une « nation tunisienne ».

During the second half of the 19th century, from the 1861 constitutional reforms to the establishment of the French protectorate in 1881, Mameluks native of Caucasus and Greece took hold of the key military and administrative training positions in the Ottoman province of Tunis. Reacting against these domination positions which create expansion projects from the Algerian colony, the Tunis-based French consular authorities opposed, more and more systematically, those Mameluks coming from the middle of the Ottoman Empire to the “Arabs,” a generic name extended to the populations of the province. This paper, first, reflects on the receptions or, on the contrary, avoidance of these “ethnic simplifications” among the populations of the province of Tunis and the Mameluk dignitaries who, on the one hand, served as political and cultural intermediaries of the European powers’ representatives and, on the other, preserved more or less close ties with the middle of the Ottoman Empire and their native origins in the Greek islands and the Caucasus. In the second place, and in a more extended manner, this paper touches on the alternative formation of a colonial historiography and a post-independence Tunisian national historiography which perceive instead the Mameluk dignitaries as intruders meddling with the Tunis regency and scarcely as pioneering builders of a “Tunisian nation.”

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