What Navigational Abilities are Made of

Résumé En Fr

This chapter adopts a multispecies cognitivist perspective to review the different mechanisms and strategies that Micronesians and birds use in navigation. Like birds, humans navigate by dynamically updating their egocentric mental map. Both make use of gradients, although for migratory birds they are most likely geomagnetic, for navigators they are interference patterns between ocean swells. While such cross-species resemblances underscore the properties of navigational cues, there are however some important differences. The bird’s celestial compass relies on the recognition of the Earth’s axis while the Carolinian star compass is based on the rising and setting points of stars on the horizon. The fact of having been able to bring both navigational skills closer may help prehistorians to portray the journey that carried navigators eastward, throughout the Pacific, more like a bird migration than a heroic epic.

Ce chapitre adopte une perspective cognitiviste et multi-espèces pour passer en revue les différents mécanismes et stratégies que les navigateurs micronésiens et les oiseaux mobilisent en matière de navigation. Comme les oiseaux, les navigateurs mettent à jour de façon dynamique leur carte mentale autocentrée. Ils ont également en commun l’usage de gradients, bien que ceux des oiseaux soient probablement géo-magnétiques, alors que pour les navigateurs humains il s’agisse plutôt de l’incorporation de schémas d’interférence entre mouvements de surface de l’océan. Si cette ressemblance entre espèces met en évidence certaines propriétés des repères de navigation, subsistent cependant des différences significatives. Le compas céleste des oiseaux repose sur la reconnaissance de l’axe de la Terre, alors que le compas stellaire des îles Carolines repose sur les points de lever et d’élévation maximale des étoiles par rapport à l’horizon. Le fait d’avoir rapproché ces compétences de navigation a aidé les Préhistoriens à envisager le voyage qui a transporté des navigateurs vers l’est, de part et d’autre du Pacifique, davantage comme une migration d’oiseau que comme une épopée héroique.