7 septembre 2021
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García Ramón José L., « Formations en *‑nes‑ et en *‑no‑, formations en *‑on‑/‑en‑ : védique °bharṇas‑ et grec φερνή, mycénien po‑re‑na », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.11042
Les neutres en *‑nes‑ du type véd. ápnas‑ « richesse », gr. τέμενος « enceinte », lat. mūnus « don », relativement peu attestés dans plusieurs langues (mais pas en anatolien), sont pour la plupart des créations des différentes langues (einzelsprachlich). Or, les correspondances entre av. réc. tafnah‑ « chaleur » et v. irl. ten « feu » (présupposant *tép‑nes‑) et entre véd. árṇas‑ « vague, agitation » (et árṇa‑ « id. ») et ἔρνος « rejeton » (*h1ér‑nes‑, qui peut être supposé au moins pour une partie des faits védiques) suggèrent que la formation est héritée et que quelques formes peuvent remonter à l’indo‑européen postérieur à la séparation de l’anatolien. Le suffixe *‑nes‑ peut être analysé, suivant les formes, soit comme un conglomérat *‑n‑es‑ (à côté de *‑n‑o‑), formé sur *‑n‑ (degré zéro d’un thème en *‑on‑/‑en‑ ou thème faible d’un hétéroclite en *‑r/n‑), soit comme issu du croisement de *‑no‑ avec les neutres en *‑es‑. Le rapport entre les neutres en *‑nes‑ et en *‑no‑ (et fem. ‑nā‑ en grec) est reconnaissable dans véd. °bharṇas‑ « offrande » et gr. φερνή « id. » (cf. *bhér‑no‑, arm. bern̄, lit. bérnas « jeune homme, servant »). Myc. po‑re‑na acc. sg. /phorēn‑a/ (ou pl. /phorēn‑as/) recouvre /phorēn‑/*, un dérivé en /‑ēn‑/ de φόρος « offrande », donc « celui qui s’occupe de l’offrande que l’on porte », et il désigne des personnes qui s’occupent de l’offrande portée (: φόρος) et agissent en porteurs (: φορεύς).