7 septembre 2021
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marek Majer, « Slavic ‘i‑stem adjectives’ and their alleged inflection loss: the derivational prehistory and synchronic status of a category », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.11095
L’interprétation traditionnelle – explicite ou non – tient que le slave commun a hérité un certain nombre d’adjectifs en ‑i‑ de l’indo‑européen (ou bien d’un ancien dialecte post‑indo‑européen qui aurait créé des adjectifs en ‑i‑ non composés, parallèlement à ce que l’on trouve dans la plupart des autres branches : cf. hitt. palḫ‑i‑ « large », véd. śúc‑i‑ « brillant » etc.) ; cependant, en raison de leur structure anormale ainsi que des évolutions phonologiques à l’intérieur des syllabes finales en slave, ces adjectifs auraient complètement abandonné leurs désinences flexionnelles. En conséquence de cela, ils apparaissent dans les vieilles langues slaves comme indéclinables : cf. v.‑sl. svobodь « libre », različь « diverse », etc., où le ‑ь final invariable réfléchit le thème en *‑i‑ originel. La présente étude fait valoir que de telles formes ne continuent pas directement des adjectifs en ‑i‑ indo‑européens ; elles représentent plutôt l’usage attributif des formes adverbiales qui remontent finalement à l’accusatif singulier du type indo‑européen lat. inermis « non armé », gr. ἄναλκις « sans force », etc. Il n’est donc pas nécessaire de supposer une « perte de flexion » (ce qui serait un développement très étrange en slave commun). Le présent article propose également d’analyser comme parallèles aux développements historiques des adjectifs historiquement indéclinables, certains développements structurellement similaires des langues slaves modernes.