4 juillet 2022
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jacke Phillips, « Why this one? And why here? », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.16506
En dehors des interactions à grande échelle se déroulant dans la Corne de l’Afrique et au-delà de celle-ci, il existe, à un niveau réduit, un flot d’individus, d’idées et de techniques qui ont des effets au-delà de leur origine. Véhiculés d’une culture à une autre, ils pouvaient faire l’objet d’appropriation et d’adaptation à divers degrés, dans un éventail allant du remarquable à l’inexistant. Cette assimilation ‒ qu’elle soit une importation directe, une copie, ou imitation, une adoption, une adaptation, une incorporation, une interprétation, une imposition et même le rejet complet d’un « quelque chose » d’étranger ‒ est le produit dérivé des échanges à longue distance de biens, et, à des degrés divers, le résultat final des réseaux reliant les principaux acteurs. Durant les deux derniers millénaires, la mer Rouge et la Corne de l’Afrique ont vu l’essor et la chute de nombreuses cultures, qui toutes ont interagi avec d’autres en Afrique et au-delà, par mer et par terre. Les textes et les fouilles ont donné des renseignements sur ce qui était transporté, mais, en considérant ces biens et ces idées au-delà de leurs propres frontières culturelles, on peut avoir une idée de ce que signifiait cette acceptation. Dans cet article, je propose sous forme spéculative des observations, des idées, des déductions et des questions (parfois sans réponses) dans le but d’aller au-delà d’une simple énumération des marchandises et idées étrangères et de prendre en compte leur effet sur, et les interactions avec, les hommes qui les ont rencontrées. Je prendrai pour objet d’étude l’Éthiopie et l’Érythrée axoumites, et la liste des marchandises échangées à Adulis du Périple de la mer Érythrée comme point de départ de ma réflexion.