18 décembre 2018
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Thorsten Burkard, « Zu den Begriffen divisio und color bei Seneca Maior », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.900
L’analyse de toutes les occurrences des termes divisio et color doit ici permettre de reconstituer leur système rhétorique sous-jacent et leur origine supposée. Chez Sénèque le Père, color n’a rien à voir avec des significations telles que « enjolivure » ou « interprétation des faits », qui ne s’imposeront en rhétorique que plus tard ; le terme color ne provient pas non plus de la doctrine des status à laquelle il n’était lié que de façon secondaire. Dans l’œuvre de Sénèque et des déclamateurs auxquels il renvoie, le color désigne tous les faits inventés par le déclamateur qui ne font pas partie intégrante du sujet proposé (thema), mais n’interfèrent pas non plus avec lui : les motifs, les traits de caractère, l’oratio figurata ou les background stories. On comprend dès lors comment expliquer la naissance de cette métaphore : le color colorie le canevas donné par le thema.La divisio, le plan de toute la controversia, se répartit en quaestiones iuris et en aequitatis tractatio ; les quaestiones iuris traitent de la légalité ou non d’un acte, les quaestiones aequitatis examinent ce que le cas précis ordonnait (aequitas). La divisio forme de toute évidence un système antérieur à la doctrine des status. La doctrine des status recouvre et absorbe, pour ainsi dire, au fil du temps le système des quaestiones de la divisio. Le lien entre la divisio et les colores est donc de la plus haute importance : la divisio a pour fonction de trouver le color approprié.