14 novembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Philip Blair, « La notion de langues régionales et/ou minoritaires au Conseil de l’Europe », Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, ID : 10.4000/books.msha.1858
L’emploi des deux épithètes dans la notion de « langues régionales ou minoritaires » invite à s’interroger sur ce qui est réellement signifié par ce syntagme et sur les raisons expliquant un tel choix terminologique. A priori, il s’agirait de deux concepts réunis sous une même entité. Cependant, on peut supposer une certaine perméabilité entre les deux réalités sous-jacentes. La comparaison de situations linguistiques concernées par cette dénomination à travers l’Europe permet d’illustrer la diversité des cas et la complexité d’une telle problématique. La définition donnée dans l’article 1 de la Charte invite à se concentrer sur le rapport à l’espace, à la présence historique, ainsi qu’à la relation entretenue avec la langue officielle pour approfondir la notion de « langue régionale ou minoritaire ». Si la frontière sémantique entre la notion de « langue régionale » et celle de « langue minoritaire » n’est pas toujours tranchée, chacun est doté de connotations différentes, variant selon les régions et les enjeux politiques. La mention des deux épithètes dans la terminologie juridique adoptée par le Conseil de l’Europe relève aussi d’un choix stratégique et diplomatique pour une plus grande inclusion de langues et une meilleure adhésion de la part des États concernés.