14 novembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Auke van der Goot, « Les notions de langue régionale ou minoritaire aux Pays-Bas : l’importance de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires », Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, ID : 10.4000/books.msha.1921
Bien avant l’introduction de la Charte, les Pays-Bas pratiquaient déjà une catégorisation législative de leurs langues, qui distinguait le néerlandais, le frison et les « streetkaalen », idiomes régionaux. À l’échelle nationale, ces notions sont-elles suffisantes pour répondre aux enjeux que soulève la Charte ? Chacune de ces catégories sont confrontées aux diverses problématiques mises en avant par le Conseil de l’Europe. Il en résulte une nouvelle catégorisation des langues régionales ou minoritaires des Pays-Bas : langue officielle moins répandue (le frison), langues régionales (telles que le bas-saxon et le limbourgeois) et langues non territoriales (comme le yiddish et le romani). Cette nouvelle catégorisation a permis une valorisation du statut du frison, jusque-là connu comme seconde langue nationale. Certains idiomes qualifiés de « streetkaalen » ont gagné un certain prestige en étant reconnus langues régionales ; d’autres, désormais identifiés comme dialectes de langues minoritaires, bénéficient d’une protection relative, définie selon la catégorie de la langue dont ils sont une variante. Certains idiomes faisant l’objet d’un attachement particulier, en revanche, sont ignorés et ne bénéficient pas de protection juridique, car ils ont été identifiés comme dialectes du néerlandais.