14 novembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ekaterina Nedopekina, « Les notions utilisées en russe pour désigner les langues des migrants », Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, ID : 10.4000/books.msha.6637
Dans cette contribution sont examinées les notions contiguës suivantes : langue d’émigrants ou langue émigrante, langue de l’étranger russe ou langue russe de l’étranger, langue de diaspora (de la communauté immigrante) ou langue diasporique, langue de la minorité nationale, langue d’immigrants, et d’autres notions limitrophes telles que celles de langue de natsmen et diverses variations de pidgins. Le terme général de « migrant » englobe un groupe social trop large et hétérogène c’est pourquoi une analyse plus détaillée s’impose.Sont alors donnés des exemples des changements de la langue d’émigrants qui ont affecté quasiment toutes les parties du discours. Il s’agit ainsi de la rupture fréquente des liaisons entre les mots, des cas d’usage incorrect de leurs formes, des conjonctions et des déictiques.L’étude du discours des émigrants est effectuée par la mise en place de traits communs dans un groupe d’interlocuteurs réunis par des critères significatifs. Cette approche résulte d’un recueil de données qui font état de certaines corrélations entre les traits communs et les particularités de la langue même et elle dévoile les changements linguistiques à l’intérieur du discours émigrant découlant de la résidence dans le pays étranger. Ce discours permet donc de révéler l’influence des langues allemande, anglaise, française et d’autres langues nationales.Les autres notions analysées sont récentes et pas toujours déterminées de façon précise en Russie. Ainsi, la notion de « langue de la minorité nationale » semble discutable ainsi que celle de « nouvelle diaspora » qui désigne la diaspora constituée par les immigrants utilisés comme maind’œuvre. Mais, à ce jour, les recherches révélant les traits communs de ces groupes démographiques doivent être approfondies.