Regard sur la prise en compte des langues minoritaires de France par les linguistes français (fin xixe - début xxe siècle) au miroir de l’« édification linguistique » en Union soviétique

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14 novembre 2019

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Alain Viaut, « Regard sur la prise en compte des langues minoritaires de France par les linguistes français (fin xixe - début xxe siècle) au miroir de l’« édification linguistique » en Union soviétique », Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, ID : 10.4000/books.msha.8068


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Après les débats en France sur le statut des dialectes (G. Paris, Ch. de Tourtoulon) et leur appréhension comme réalités linguistiques héritées, le début du XXe siècle voit se dégager une conception qui tend à les figer dans un passé révolu. Les deux propositions pré-sociolinguistiques que nous estimons déceler dans les approches des linguistes français du moment sont les suivantes : ou ces dialectes se laissent absorber par les « langues littéraires » dont ils sont les soubassements historiques, ou leur maintien en tant que tels les cantonne à la catégorie de « patois ». Ces derniers sont coiffés par une variété standardisée fonctionnelle qui les relient à la catégorie des langues, ou bien ce lien n’existe pas car le standard est absent ou jugé peu significatif et, donc, le maintient à l’échelon sociolinguistique de « patois » (A. Dauzat) est justifié.Or, dans un cadre apparemment moins dirigiste et non encadré par le sceau obligé du primat social à l’origine de l’« édification linguistique » soviétique, il s’agit pourtant, aussi, d’un choix idéogiquement marqué, ici, par la justification de rôles socio-politiques et culturels attribués à telles ou telles langues, celles qui possèdent une variété « littéraire » et celles qui n’en ont pas ou plus (occitan) ou n’auraient pas vocation à en avoir (A. Meillet, A. Brun).Dans les deux situations, française ou soviétique, de cette époque, le dialecte est ainsi voué à se diluer en tant qu’expression linguistique héritée autonome. Dans la conception soviétique, comme unité linguistique cohérente, il est réutilisé et subsumé dans le cadre du volontarisme de l’« édification linguistique ». De fait, plus largement, en France aussi bien, il se reconnaît éventuellement dans la langue littéraire (le « français ») qui le recouvre déjà. Dans le cas de l’« édification linguistique » toutefois, sur le fond, il peut être à la base d’un nouveau standard (codification de langues minoritaires) tandis que la légitimité de cette fonction ne lui serait pas accordée dans le cas français d’alors.

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