12 février 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Mirjo Salvini, « Avventure cuneiformi », Publications du Centre Jean Bérard, ID : 10.4000/books.pcjb.7152
La grande variété et la diffusion des documents en écriture cunéiforme dans le temps et dans l’espace ainsi que les circonstances de leur découverte correspondent tout à fait à l’idée d’aventure. Les trois exemples ici présentés sont issus des recherches de l’auteur. 1) Une tablette d’argile de petites dimensions, de provenance inconnue, porte une lettre écrite pendant une campagne militaire par le grand roi Ḫattušili I. Il s’agit du seul document original du fondateur de l’empire hittite au xviie siècle av. J.-C., tous les autres étant des copies d’archive bien postérieures. 2) Une épée de bronze inscrite au nom du roi hittite Tudhaliya II, provenant des fouilles de la capitale Ḫattuša, témoigne d’une campagne militaire menée autour de 1400 av. J.-C. vers l’extrême occident de l’Anatolie, contre le pays d’Aššuwa, qui représente la plus ancienne attestation de l’Ἀσία grecque et de la provincia Asia romaine. 3) Au ixe siècle av. J.-C., en Anatolie orientale, sur les bords du lac de Van, se forma le royaume d’Urartu, contemporain de l’empire assyrien. L’usage de l’écriture cunéiforme y fut importée d’Assyrie, et la documentation royale commence avec un document en langue assyrienne. Le bilinguisme urartéen-assyrien fut pratiqué par les rois d’Urartu à maintes reprises aux ixe et viiie siècles.