Les Fleurs artificielles

Fiche du document

Date

20 mai 2016

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

OpenEdition Books

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches En Fr

Mimicry Pastiche

Citer ce document

Michael Lucken, « Les Fleurs artificielles », Presses de l’Inalco, ID : 10.4000/books.pressesinalco.131


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Ja

L’image de Japonais imitateurs possède une longue histoire : en Europe, elle émerge au xviiie et a connu jusqu’à récemment différentes phases caractéristiques. Bien que liée à la modernisation, cette histoire n’éclaire pas uniquement la rencontre du Japon avec la culture européenne, elle est aussi le miroir des conceptions de l’art en Occident où des contremodèles étaient nécessaires afin de soutenir l’idée que la création est la valeur suprême. La première partie de ce livre a pour objectif de montrer, à travers les discours sur le Japon, comment et pourquoi à l’époque moderne la question esthétique de l’imitation est au cœur des rapports de domination symbolique entre les cultures et, plus largement, entre les hommes. Les Japonais n’ont pas été passifs face à cette situation. Ils ont assimilé et réemployé ce discours, vis-à-vis de la Chine notamment, et essayé d’y réagir, que ce soit par le déni, la réactivation de savoir-faire locaux ou l’invocation d’un esprit national. Toutefois, bien qu’ils aient rejeté la plupart des dispositifs uniquement mimétiques, ils n’ont pas accepté une attitude purement subjective vis-à-vis de la création, ce qui se manifeste par un goût pour tout ce qui, de la matière, ne peut être sublimé, comme la terre ou les os. L’analyse d’œuvres majeures du Japon moderne et contemporain comme Vivre de Kurosawa Akira et Le Voyage de Chihiro de Miyazaki Hayao a pour but de montrer, comment de grands artistes japonais du xxe siècle ont fait travailler ensemble les notions de création et d’imitation, et comment ces approches alternatives, qui s’opposent à une vision héroïque et désocialisante de l’auteur, permettent d’assumer, autant que possible, la mort dans la vie.

Japanese as imitators is a long-standing stereotype. In Europe it appears in the 18th century and follows different typical steps up to nowadays. The history of this narrative, which is related to modernization process, does not only shed a new light on Japan’s encounter with European culture, it also reflects the conceptions on art in the West where counter-models were necessary in order to sustain the idea of creation’s superiority. The first part of this book intends to show through the analysis of Western discourses on Japan how and why the aesthetical problem of imitation lies at the core of a whole network of symbolic domination between cultures and, beyond, between people. Japanese didn’t stand passively when confronted to this situation. They have not only tried to oppose European discourse on imitation in a number of ways, including by explicit rejection, revival of traditional know-how, and the invocation of national spirit, but have also assimilated and recycled this discourse, notably in relation to China. Although contemporary artists have largely rejected explicitly mimetic devices and instead adopted the idea that they must do what has never been done before, they have never espoused a purely subjective attitude to creativity. This manifests itself through a taste for anything within physical matter that cannot be sublimated, like earth or bones. The study of four seminally important works taken from Japanese modern and contemporary arts, like Kurosawa Akira’s Ikiru and Miyazaki Hayao’s Spirited Away, tends to show (in a way that we would like to be collaborative and experimental) how major Japanese artists of the 20th century have combined the notions of creation and imitation, and how these alternative approaches, which oppose heroic and desocializing visions of the author, can provide a way to accept, as much as possible, death within life.

日本人は模倣上手というステレオタイプは18世紀のヨーロッパで生まれ、今日にいたるまで様々な局面を辿っている。このことは近代というプロセスと関わりつつ、日本と西洋文化との出会いのあり方を明らかにしてくれる。その上で創造こそが絶対の理想だという西洋での考え方を支える典型的な反例として必要であったという、西洋の美意識の反映にもなっている。  本稿ではまず日本をめぐる言説をとりあげて、近代という時代において何故、そしていかに模倣という美学の概念が、文化間ひいては人々の間での象徴的な支配関係の中心であり続けたのかを論じている。日本人の側では、こうした西洋での状況を前に反応せざるをえず、彼の地での考え方を受け止めたり、中国人(支那人)に対してはそれを再利用したりした。さらに国民精神の高揚や地域独特の技の礼賛あり、また単に反発しての否定もあった。とはいえ純粋な模倣はほぼ排除しつつも、個人の主観による取り組みとしての創造は受け入れなかった。そして西洋美術での理想化や昇華の造形にそぐわない物質(土、骨など)を、造形表現として取り上げることがあった。  さらに岸田劉生の麗子像、荒木経惟の写真、黒澤明の映画『生きる』、宮崎駿のアニメーションの『千と千尋の神隠し』という20世紀の日本の優れた作品を例に、中井正一の論考も踏まえつつ、日本の偉大なアーティストによって、創造と模倣との相互作用による作品創造のあり方を分析している。そして作家の独創性という英雄的かつ非社会的な考え方とは真逆の彼らの手法が、生の中の死を可能な限り受け入れる手段になっているのではないだろうか、という問いで締めくくっている。

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en