12 décembre 2017
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Rosa Lombardi, « The Presence of Fantastic Elements in Su Tong’s Short Stories », Presses de l’Inalco, ID : 10.4000/books.pressesinalco.2019
Cet article analyse une partie de la riche production narrative de Su Tong, en mettant l’accent sur certaines nouvelles moins connues, écrites entre 1989 et 1998, qui se caractérisent par la présence d’êtres surnaturels et étranges tels que des fantômes, des esprits, des démons, des monstres et des anges, dans un monde pourtant plongé dans la réalité quotidienne. Bien que merveilleux et fantastique aient toujours existé dans la tradition littéraire chinoise, ces derniers ont disparu de la littérature durant la seconde moitié du 20e siècle avec l’instauration du réalisme, alors que les directives politiques ne laissaient guère de place à l’imagination. Dans les années 1980, on a assisté à un retour du fantastique en littérature, que certains spécialistes expliquent comme un moyen d’introduire une dimension fantasmagorique dans le réel, alors que d’autres considèrent la présence d’éléments fantastiques dans les romans et nouvelles contemporains comme une sorte de réaction à la modernité, perçue comme une stantardisation idéologique. Nous proposons ici une analyse des nouvelles de Su Tong fondée sur la théorie de la littérature fantastique formulée par Tzvetan Torodov, en avançant l’idée que l’usage du fantastique dans les œuvres narratives de Su Tong ne vise pas à subvertir les conventions admises comme canons, mais exprime avant tout sa volonté d’affirmer sa liberté créatrice et son goût pour les expérimentations thématiques et stylistiques.