Sortir de l’anthropologie potestative

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12 décembre 2017

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Stéphane Vibert, « Sortir de l’anthropologie potestative », Presses de l’Inalco, ID : 10.4000/books.pressesinalco.2226


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Résumé Fr En Zh

Depuis son émergence au milieu du xxe siècle comme champ disciplinaire autonome, « l’anthropologie politique » a souhaité montrer qu’il existait hors de l’État et des catégories occidentales des « formes politiques » dont il importait de saisir la logique interne (sociétés segmentaires, chefferies sans pouvoir, big men, etc.). Néanmoins, plutôt que d’approfondir ces spécificités culturelles, l’évolution « postmoderne » des théories, depuis une trentaine d’années, s’appuie une extension illimitée des « rapports de pouvoir », désormais considérés comme l’axiome de toute analyse critique et le soubassement implicite de toute relation sociale. À l’encontre d’une telle généralisation abusive – qui en revient à proposer une « anthropologie potestative » centrée sur la dénonciation d’une « domination » universelle et omniprésente –, le « holisme structural » de Louis Dumont et Daniel de Coppet, en écho à certaines préoccupations semblables en philosophie politique (Lefort, Revault d’Allonnes, Descombes), s’attache à distinguer les notions d’autorité et de pouvoir, afin de comprendre les institutions et valeurs centrales d’une totalité sociale, « domaine et condition du sens ». C’est dans cette orientation épistémologique qu’ont voulu s’inscrire les auteurs de cet ouvrage collectif, à travers diverses études monographiques et des réflexions comparatives.

Since its birth as an autonomous discipline in the middle of the 20th century, “political anthropology” wanted to show that outside the State and other Western political categories, were “political forms” whose internal logic had to be understood (segmentary societies, chieftainship without power, big men, etc.). Nevertheless since the last thirty years, instead of dwelling on those specific cultural institutions, the “postmodern” evolution of theories developed an unlimited extension of “power relations”, considered an axiom for any critical analysis as well as the implicit substratum of all social relations. Against such an extension – which proposes a ‘potestative anthropology’ based on the denunciation of universal and omnipresent domination – the “structural holism” of Louis Dumont and Daniel de Coppet, echoing similar concerns in political philosophy (Lefort, Revault d’Allonnes, Descombes), focuses on the distinction of the notions of authority and power, so to understand the central institutions and values of social totalities, “domain and condition of meaning”. It is inside such an epistemological orientation that the authors, through diverse ethnographic cases and comparative analysis, contributed to the present work.

自从20世纪中叶成为一门独立的学科以来,政治人类学一直在寻找及了解非西方政治系统的内在逻辑 (比如分支制度,无权首领,“大人物”, 等,)然而,近三十年来,“后现代主义”的不同理论流派不再深入探讨非西方国家不同政治形态的内在逻辑,反而运用无所不包的“权力关系”来解释所有的社会关系。此研究趋势被称为权力人类学,并认为“支配”无处不在,具有普世性。与这种过度概化(generalisation)的研究取向不同,Louis Dumont 和Daniel de Coppet提出了“结构整体主义”(holisme structural)。与政治哲学一些论题(Lefort, Revault d’Allonnes, Descombes)相呼应,“结构整体主义”重视权威和权力两个概念的区分,并由此了解社会整体的核心结构和价值,即“意义的条件与领域”本书的作者们在此认识论上对几个不同文化进行民族志分析和比较。

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