12 décembre 2017
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Jacline Moriceau, « Sous le signe du masque : de quoi les fantômes sont-ils le signe dans le cinéma de Teshigahara Hiroshi ? », Presses de l’Inalco, ID : 10.4000/books.pressesinalco.2500
Bien que certains films de Teshigahara mettent en scène des fantômes, ils ne sont jamais considérés comme des films de fantômes à proprement parler. Pour quelles raisons ? Comme chez d’autres réalisateurs (Mizoguchi, Kobayashi, Kurosawa (Akira) ou Kurosawa (Kiyoshi) entre autres), les fantômes dans le cinéma de Teshigahara s’enracinent dans la mythologie et la culture japonaise et se font également l’écho d’autres influences : ce sont autant de représentations traditionnelles, religieuses et culturelles (littérature, théâtre, cinéma). Les fantômes peuvent prendre forme humaine, animale, devenir objet-créature, voire être invisibles. Ils peuvent être tout puissants ou devoir tout subir. Mais en y recourant, Teshigahara propose en fait la radiographie d’une société en pleine mutation, une réactivation du trauma provoqué par la « catastrophe » de la guerre et une méditation métaphysique sur le monde moderne, la solitude, la mort, la mémoire et l’oubli.