17 décembre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marie Laguardia, « Repas des morts, repas des vivants », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.107065
Cet article s’interroge sur la portée symbolique et sociale des dépôts céramiques de la nécropole de Thaj, en Arabie du Nord-Est. De l’offrande funéraire déposée au moment de l’inhumation, aux dépôts réalisés lors de commémorations sur l’ensemble de la nécropole, il s’agira de mettre en évidence certaines pratiques liées aux activités funéraires de cette ville antique, qui est de loin la plus grande agglomération pré-islamique connue sur la rive arabe du Golfe Persique. Les prospections menées depuis 2017 ont révélé une dense couverture céramique sur pratiquement toute la surface de la nécropole. Les fouilles de plusieurs tombes ont également permis de mettre au jour de nombreux dépôts de vases complets retrouvés in situ, associés à des foyers. Les résultats préliminaires des différentes études permettent d’apporter certains éléments de réponse, notamment l’étude céramique qui a permis d’identifier des importations majoritairement attestées en contexte funéraire. Cette spécificité témoigne de l’importance symbolique du mobilier déposé sur les tombes. Par ailleurs, l’analyse des dépôts au sein de la nécropole atteste des rituels tenus au moment des funérailles, et/ou lors de cérémonies de commémoration plus tardives. De l’offrande au banquet funéraire, les habitants de Thaj semblent maintenir un lien fort entre le monde des morts et celui des vivants.