1 février 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Nadia Covini, « Castellani e castellanie del ducato visconteo–sforzesco », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.12255
Cette étude cherche à répondre au questionnement proposé par les organisateurs de la table ronde de Chambéry : même si l’État des Visconti et des Sforza, fondé sur de puissantes racines urbaines, n’avait pas d’officiers tout à fait comparables aux châtelains des principautés françaises et de la Savoie, il existait en Lombardie une catégorie de castellani : il s’agissait d’officiers en charge de la surveillance des forteresses directement contrôlées par l’État. Ils n’avaient pas de responsabilité juridictionnelle ou administrative. Dans le réseau des châteaux d’État, les fortifications urbaines avaient une place à part, car le prince devait y assurer la paix intérieure. Même si les lettres des châtelains dénoncent les mauvaises conditions des châteaux, qui étaient souvent dépourvus de tout confort, au cours du xve siècle les chroniqueurs et la documentation révèlent l’existence d’une forte compétition pour obtenir ces charges publiques, qui intéressaient différentes catégories sociales, en raison des possibilités de carrières qui y étaient attachées. De même, la fonction permettait de conquérir du prestige et de l’autorité dans les châtellenies renommées des villes et des places fortes les plus importantes. Les châtellenies offraient aussi d’autres avantages semi-légaux, comme la vente de denrées à l’intérieur de l’enceinte du château. Parmi les châtelains, on trouve ainsi des soldats, pour lesquels la charge est une sorte de retraite, mais aussi des nobles et des courtisans. L’accès aux châtellenies dépendait du patronage des ducs, des chancelleries et de la cour.