1 février 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christian Guilleré, « Regards croisés sur les officiers locaux catalans et savoyards : veguers, batlles, jutges catalans et châtelains savoyards (xiie-xive siècles) », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.12291
Les deux principautés de Catalogne et de Savoie présentent bien des points communs dont le plus important est le caractère géopolitique « transfrontalier », dans lequel la montagne joue un rôle essentiel, de refuge dans un premier temps et de passage, dans un second.Au-delà, dans la genèse de l’État, elles montrent toutes les deux la même propension à organiser leur territoire entre la fin du xiie siècle pour la Catalogne, et le second tiers du xiiie pour la Savoie : c’est alors qu’apparaissent les vegueries et batllies en Catalogne et en Savoie, les châtellenies.Trois aspects essentiels sont mis en exergue : celui de la nomination et des missions de ces différents officiers locaux ; leur origine sociale, mieux synthétisée en Savoie qu’en Catalogne ; les techniques de gestion et les comptabilités. Ces dernières présentent des différences de fond : alors qu’il y a unicité de comptabilité dans le cadre savoyard et versement quasi automatique vers une des caisses centrales du revenant-bon (en particulier celle des receveurs, trésoriers), les recettes des comptes locaux catalans servent en fait à la gestion locale ; le batlle general de Catalogne, qui, contrairement au bailli savoyard, coiffe l’ensemble des structures administratives locales, ne reçoit rien de ses officiers subalternes.Le comparatisme a cependant ses limites : il faut en effet prendre en compte les sources, les structures, les hommes dans leur milieu propre, les contraintes politiques, différentes d’une principauté à l’autre. Mais il peut offrir des logiques administratives et des influences réciproques qui permettent de mieux saisir leur réalité.