18 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ludmila Acone, « Mesura et partire di terreno : mesurer le temps et l’espace dans la danse italienne du xve siècle », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.28620
Au xve siècle, Domenico Da Piacenza, puis ses disciples Antonio Cornazzano et Guglielmo Ebreo da Pesaro, théorisent l’art du bien danser dans les premiers traités de danse connus en Occident. La mesure devient un des fondements d’un art qui se veut scientia liberalis. La mesura est d’abord la mesure des temps musicaux et de la concordance entre les pas et les temps. Elle est aussi la mesure de l’espace dans lequel se développent les chorégraphies ; le danseur utilise son propre corps comme unité de mesure de l’espace, qui est aussi un espace bâti par le mouvement du corps lui-même. Enfin, la mesure est comprise comme modération des gestes et des postures. Mesurer est donc la condition pour atteindre la perfection de l’art de la danse et, entendu comme modération, la condition pour atteindre la perfection morale et sa capacité à tenir son rang dans les cours italiennes du Quattrocento.