18 septembre 2019
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Sylvain Gouguenheim, « Un Italien dans la Baltique. La légation de Guillaume de Modène (1180-1251) en Norvège et en Suède (juin 1247-été 1248) », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.33139
Guillaume, évêque de Modène, cardinal de Sabine et légat pontifical en Prusse, en Livonie, en Estonie et dans une grande partie des pays de la Baltique, parcourut l’ensemble de ces régions durant près de vingt-cinq ans. Si ces terres entrèrent ou s’enracinèrent dans la chrétienté latine, elles le doivent à l’action inlassable et aux étonnantes qualités du prélat, sans doute l’un des meilleurs négociateurs du siècle. En dehors d’un rapide travail de H. Fieberg en 1926, on ne dispose sur Guillaume de Modène que de la biographie très précise que lui a consacrée G. Donner en 1929. Le personnage mériterait une étude de grande ampleur, menée à l’aune des problématiques dégagées depuis une vingtaine d’années par les médiévistes européens. Le présent article se limitera à présenter deux facettes de son action : ses légations en Prusse où il conduisit l’évangélisation, procéda à des arbitrages et à des réglements de conflits et mena à bien la constitution des diocèses ; ses missions en Scandinavie où il s’occupa de la réforme de l’Église, notamment en diffusant les canons de Latran IV, tout en étant invité à participer à des affaires politiques de la plus haute importance, à l’époque du roi Håkon IV. Cet homme qui fut vice-chancelier d’Honorius III a donc mené une étonnante carrière de réformateur, de missionnaire et de légat. Ses activités de diplomate et d’arbitre dans le monde de la mer Baltique et dans les conflits qui l’agitaient sont à la mesure des intentions pontificales d’exercer une influence plus forte dans le règlement des conflits internes à la chrétienté. Ce qui se passe en Prusse ou en Scandinavie ne diffère donc pas du reste de l’Europe.