15 octobre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Albrecht Diem, « L’espace, la grâce et la discipline dans les règles monastiques du haut Moyen Âge », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.56643
Cet article étudie comment les différentes règles du haut Moyen Âge (les règles de Césaire, d’Aurélien, de Benoît, de Colomban et la Regula cuiusdam ad virgines) relèvent le défi d’« organiser » la sainteté collective et de produire des prières d’intercession efficaces, en dépit du postulat d’Augustin, selon lequel tout être humain est inévitablement voué au péché et totalement dépendant de la grâce divine. Chaque règle conçoit de façon différente la discipline monastique comme un outil pour atteindre le salut. Certaines règles (en particulier celles de Césaire et d’Aurélien) insistent sur la clôture et la nécessaire séparation de l’espace monastique par rapport au monde environnant où sévit le péché ; d’autres règles (celles de Benoît et de Colomban) font de l’obéissance, de l’humilité et de la confession régulière des péchés les instruments principaux du salut. La Regula cuiusdam ad virgines du viie siècle établit le système disciplinaire le plus élaboré, combinant la clôture, la soumission et la confession régulière.