25 novembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Lucie Lachenal, « Les porcelaines de Sèvres aux premières expositions publiques d’objets d’art », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.62969
Durant la première moitié du xixe siècle, les expositions permettent de cristalliser les principaux enjeux du développement des arts industriels. Entre 1798, date de la première exposition des produits de l’industrie, et 1851, année de l’Exposition universelle de Londres, un demi-siècle de profonds changements s’est écoulé. Ces présentations publiques font naître un engouement et provoquent la publication des premières critiques d’art sur le sujet. Les différents types d’expositions — celles des produits de l’industrie et celles des manufactures royales –, traversées par des problématiques proches mais cependant singulières, fournissent des matériaux pour penser les articulations entre arts industriels, arts du luxe et beaux-arts, entre production et réception, utilité et fonction. Les porcelaines de Sèvres, reconnues comme l’un des fleurons des arts industriels français, offrent un exemple emblématique de cette mutation. Alors que ces productions étaient également visibles dans le magasin de vente de Sèvres ou lors de la fête annuelle de la commune de Sèvres pendant laquelle la manufacture ouvrait largement ses portes, l’importance inédite de ces expositions de porcelaines au Louvre et leur dimension publique impliquent de nouvelles ambitions, représentations et discours à questionner. L’exposition en tant que dispositif est analysée et appréhendée, dans cet article, à travers la confrontation de différents types d’énoncés, à l’aune donc des débats politiques et esthétiques, mais aussi à travers les œuvres et leur mise en scène.