26 avril 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michel Zylberberg, « Capitalisme et catholicisme dans la France moderne », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.64832
Pendant longtemps, on a pensé que les hommes d’affaires catholiques, contrairement aux protestants dont on estimait qu’ils étaient plus capables, ne songeaient qu’à quitter les activités marchandes en essayant de s’anoblir. On considérait qu’il s’agissait d’une "trahison" de la bourgeoisie. Or ceci, depuis quelque temps, a été remis en cause. Nombreux ont été les catholiques, Français ou étrangers, qui n’ont pas abandonné le monde des affaires dont leur maîtrise était indiscutable. L’étude de la dynastie Le Couteulx, qui après avoir été attirée par le protestantisme est revenue au catholicisme dans les années qui suivent l’Édit de Nantes, en est une preuve supplémentaire. Après être devenus marchands-drapiers à Rouen dans les premières décennies du xvie siècle, les Le Couteulx fondèrent une banque privée à Paris dans les années 1670, qui fut considérée par Boisguilbert, au début du xviiie siècle, comme « la banque la plus fameuse de France » et le demeura jusqu’au début de la Révolution, tandis qu’un membre de la dynastie fut un des fondateurs de la Banque de France.