26 avril 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michel Nassiet, « Le problème du recul de la vengeance en France à l’époque moderne », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.72279
Cet article insiste sur la vengeance dans son aspect social, c’est-à-dire sur le fait qu’au début de l’époque moderne, elle opposait non tant des individus que des groupes sociaux, généralement des groupes de parenté. Le devoir de vengeance de parents impulsait des luttes impliquant parfois un ou deux contre-meurtres. La monarchie a interdit l’assassinat et la vengeance avec plusieurs textes de lois cohérents entre 1539 et 1547, mais la pratique de la vengeance a été renforcée par le climat de violence pendant les guerres de Religion, puis a trouvé une légitimité d’un nouveau type avec le duel. Or ce n’est qu’à partir de l’édit de 1651 que la monarchie a vraiment entrepris de faire reculer la pratique du duel. Le refoulement du duel dans la clandestinité a sapé la vieille économie de défense de l’honneur des familles par les armes. En outre, puisque la vengeance était requise par le groupe des parents, il faut faire l’hypothèse que son recul a résulté aussi d’un affaiblissement des relations de parenté.