26 avril 2021
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Sylvie Joye, « Les monastères féminins du haut Moyen Âge : rempart ou prison ? », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.73034
La fin de l’Antiquité voit se développer un monachisme féminin qui se vit à la maison, pour des raisons familiales mais aussi économiques. À la fin du vie siècle, cependant, les vierges vouées à Dieu se trouvent de plus en plus exclusivement dans des monastères. Que peut-on savoir de la diversité des raisons qui ont amené à placer des jeunes filles au monastère au haut Moyen Âge? L’enfermement dans la clôture du monastère est parfois explicitement une punition ou une relégation. Il est cependant parfois présenté aussi comme une protection face aux dangers qui menacent les jeunes héritières ou, à travers elles, leurs familles et leurs ambitions politiques, économiques et mémorielles. Selon les raisons qui avaient motivé l’envoi au monastère, les conditions et le ressenti de l’enfermement, complet ou partiel, sont bien différents. Les exemples contrastés de Radegonde et de la fameuse révolte qui secoua en 589 le monastère qu’elle avait fondé à Poitiers permettent de discerner la variété des visages spirituels ou concrets de l’enfermement féminin au très haut Moyen Âge.