26 avril 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Véronique Beaulande-Barraud, « « Au pain de douleur et à l’eau de tristesse » Prison pénale, prison pénitentielle dans les sentences d’officialité à la fin du Moyen Âge », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.73064
La peine de prison fait partie de l’arsenal répressif mis en œuvre par les officialités à la fin du Moyen Âge, selon des modalités variables en termes de durée de la peine comme en termes de conditions de l’emprisonnement. Punissant essentiellement les prêtres coupables de crimes graves (voleurs, homicides, récidivistes) et les laïcs bigames, la prison est également utilisée comme peine de substitution à l’amende pécuniaire pour des délits moins importants. L’enfermement du corps apparaît comme un moyen de protéger la société et de réparer l’ordre rompu par le crime. La dimension pénitentielle de la prison, affirmée par le droit canonique, est exprimée dans les sentences des officialités: le criminel-pécheur, mis à l’écart de la communauté chrétienne vécue, est appelé à faire pénitence et implorer la miséricorde divine. La prison peut alors apparaître comme une étape dans une démarche incluant plusieurs peines. Répression du crime et salut du criminel se rejoignent.