26 avril 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Claude Probst, « Introduction », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.73854
Personne ne veut vraiment la liberté : c’est la réflexion que Claude Probst tire de son expérience de « réglementeur » à la fois économique et technique.Le cadre, dit-il, était très réglementé. En transport intérieur, une société monopolistique appartenant à l’État apparaissait suffisamment consciente de l’intérêt général et des besoins du service public pour s’autocontrôler. Au plan international, des « duopoles » avaient été mis en place par les États dans le cadre de relations bilatérales.Ces deux systèmes ont été progressivement contestés. Les Américains ont initié le mouvement ; puis la Commission a décrété les monopoles incompatibles avec le Traité. Cette libéralisation a tout fait voler en éclats.Mais dans les faits, le marché ne fonctionnait pas au mieux : prolifération des tarifs, mécontentement des collectivités locales se plaignant de services insuffisants et réclamant des subventions, abus de position dominante par certains transporteurs, consommateurs se plaignant de phénomènes tels les « surbooks » et les retards.Ce qui a amené une fois de plus le législateur à initier plus de réglementation, en faisant pression sur les administrations nationales et la Commission. Ainsi l’excès de déréglementation a suscité d’autres réglementations, encore plus intrusives dans le fonctionnement du marché et celui, intime, des entreprises. De même, dans le domaine de la sécurité aérienne et celui du contrôle aérien : une autre forme de règlement, le Safety Management System, transfère la responsabilité aux réglementés tout en maintenant l’illusion d’un règlement.En conclusion, nous continuerons de connaître des changements d’équilibres entre la liberté, la règle et le marché.