Chapitre 4. Richard Wagner au risque du genre

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17 mai 2022

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Alban Ramaut, « Chapitre 4. Richard Wagner au risque du genre », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.83865


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C’est après la révolution de 1848 que Richard Wagner, très impliqué dans l’actualité politique et artistique de son temps, rédige Oper und Drama. Ce texte théorique précède l’accomplissement de ses œuvres musicales les plus remarquables comme les plus dérangeantes, notamment Tristan und Isolde et Die Walküre. Dans son essai, le compositeur détermine, au gré d’une métaphore amoureuse et sexuelle, les influences réciproques et complémentaires – masculines et féminines –, qui doivent s’établir entre le poème et la musique. De cette fusion procède ce qu’il nommera ailleurs « l’œuvre d’art de l’avenir ». Il conclut la première partie de sa démonstration sur une formule qui retient notre attention : « Die Musik ist ein Weib » (« La musique est femme »). Face au contexte qui l’a suscitée et à la lumière des partitions qui vont suivre, en quoi cette affirmation peut-elle intéresser et informer les études de genre ? Peu après la rédaction d’Oper und Drama Wagner et Mathilde Wesendonck connaissent une intense passion amoureuse à laquelle ils doivent assez vite renoncer. La douloureuse solitude de l’artiste séparé de son inspiratrice donne lieu à la composition de Tristan. L’élément biographique permet ainsi d’approcher la manière dont Wagner s’est arrangé du masculin et du féminin dont il avait proposé les rapports sous la forme d’une parabole dans Oper und Drama. On doit remarquer par exemple que sa relation amoureuse inverse curieusement la distribution des rôles puisque dans les Wesendonck Lieder, c’est bien Mathilde qui fournit le poème et Richard la musique. En dernier état, il apparaît que Wagner dépasse la vision binaire du masculin et du féminin dans sa définition de ce qu’est un artiste : il accorde l’accomplissement de l’artiste à la faculté spécifique de ce dernier de nécessairement vivre l’expérience même de l’androgynie.

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