20 décembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Nathan Réra, « Les chantiers de la mémoire », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.8439
Au Rwanda, plus de vingt ans après le génocide contre la minorité tutsi, l’urgence est à la préservation du patrimoine audiovisuel du pays. En dépit de pillages et de destructions massives durant les événements de 1994, beaucoup d’archives demeurent intactes ; beaucoup d’autres, détenues par des institutions occidentales, sont pour l’heure inaccessibles aux Rwandais. Afin d’engager une étape nécessaire dans la sauvegarde de ce riche patrimoine, menacé de diverses manières, plusieurs programmes sont actuellement menés par des structures rwandaises publiques ou privées, avec le concours d’institutions ou de fondations étrangères. Le Genocide Archive Rwanda, premier centre de documentation basé dans l’enceinte du mémorial de Gisozi à Kigali, a ainsi lancé un ambitieux projet de collecte et de préservation des archives des procès Gacaca ; dans le même temps le centre IRIBA pour le patrimoine multimédia tente péniblement d’abriter et de rendre accessible plus d’un siècle d’archives audiovisuelles. L’étude de ces deux projets permet d’engager une réflexion sur l’état de la mémoire au Rwanda, la sauvegarde des archives audiovisuelles relevant d’enjeux politiques, économiques et symboliques forts.