29 novembre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Philippe Depreux, « Quand l’écrit donne de la voix : la lecture publique des actes au Haut Moyen Âge », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.88687
Cet article porte sur le rôle que l’oralité joue dans la manière dont les gens du haut Moyen Âge produisaient et utilisaient les actes écrits. Déjà lors de la documentation, la lecture à haute voix est un moment important de la genèse d’une charte. Parfois, on insiste sur le fait que les témoins ont « vu et entendu » ; un acte original de Saint-Gall indique au verso comment on doit le lire. Mais généralement, les chartes passent les éléments d’oralité, qui vont de soi, sous silence. C’est donc aux sources historiographiques, tel le récit du synode de Pöhlde en 1001, qu’il faut avoir recours pour trouver des descriptions plus détaillées de la lecture des documents. Les informations ne sont abondantes qu’en cas de conflit ou lorsqu’on a affaire à un récit où la référence à l’oralité sert les desseins de l’auteur. Somme toute, la lecture des actes sollicitait l’ouïe, mais aussi d’autres sens.