20 décembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Cécile Guillaume-Pey, « De l’autoportrait de la « dame en rose » aux calligraphes anonymes », Publications de la Sorbonne, ID : 10.4000/books.psorbonne.8931
En Inde, on assiste au passage à l’art et à la mise en patrimoine de nombreuses formes expressives produites par des groupes tribaux (Adivasi). Cet article porte sur les modalités de production et de réception de diverses formes d’« art tribal » à partir d’enquêtes menées dans trois musées de Bhopal, capitale de l’État du Madhya Pradesh, au centre de l’Inde, qui constitue un haut lieu de déploiement de l’art tribal indien depuis les années 1980. Derrière les formes esthétiques labellisées « art tribal » se profilent un ensemble de pratiques essentiellement visuelles, hétérogènes du point de vue de leur histoire respective et, plus particulièrement, de leur ancrage dans des pratiques villageoises. Si les premiers chercheurs qui se sont intéressés à ces dernières – et qui ont largement contribué à façonner la catégorie d’« art tribal » en contexte indien et à le rendre populaire à l’étranger – ont mis en avant leur association au registre religieux, les formes artistiques qui se déploient dans les musées de Bhopal ces trente dernières années ne s’inscrivent pas toujours en continuité avec des pratiques exécutées en contexte rituel à l’échelle du village. Ces nouveaux genres visuels, créés au musée ou sous l’impulsion de ses représentants, connaissent aujourd’hui des destins contrastés.