De l’autoportrait de la « dame en rose » aux calligraphes anonymes

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En Inde, on assiste au passage à l’art et à la mise en patrimoine de nombreuses formes expressives produites par des groupes tribaux (Adivasi). Cet article porte sur les modalités de production et de réception de diverses formes d’« art tribal » à partir d’enquêtes menées dans trois musées de Bhopal, capitale de l’État du Madhya Pradesh, au centre de l’Inde, qui constitue un haut lieu de déploiement de l’art tribal indien depuis les années 1980. Derrière les formes esthétiques labellisées « art tribal » se profilent un ensemble de pratiques essentiellement visuelles, hétérogènes du point de vue de leur histoire respective et, plus particulièrement, de leur ancrage dans des pratiques villageoises. Si les premiers chercheurs qui se sont intéressés à ces dernières – et qui ont largement contribué à façonner la catégorie d’« art tribal » en contexte indien et à le rendre populaire à l’étranger – ont mis en avant leur association au registre religieux, les formes artistiques qui se déploient dans les musées de Bhopal ces trente dernières années ne s’inscrivent pas toujours en continuité avec des pratiques exécutées en contexte rituel à l’échelle du village. Ces nouveaux genres visuels, créés au musée ou sous l’impulsion de ses représentants, connaissent aujourd’hui des destins contrastés.

In India, many forms of expression produced by indigenous peoples (Adivasi) are being recognised as art and heritage. This article addresses the types of production and reception of various forms of “tribal art” on the basis of three surveys of museums in Bhopal, the capital of Madhya Pradesh in central India, a major centre of promotion of Indian indigenous art since the 1980s. Behind the aesthetic forms officially called “tribal art” can be found a set of basically visual practices with highly diverse histories, not least their basis in village practices. The first researchers to take an interest in the village practices, largely contributing to creating the category of “tribal art” in India and popularising it outside the country, stressed its connection with the religious, but the art forms exhibited in Bhopal’s museums over the last thirty years do not always follow on from the practices carried out for ritual reasons within a village. These new visual genres, created by the museum or with the encouragement of its representatives, now are now experiencing varying degrees of success.

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