16 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Aurélia Kalisky, « L’écrivain qui avait perdu sa langue », Presses Universitaires de Bordeaux, ID : 10.4000/books.pub.24476
Ma tête est une tête européenne : un chaos. Mes mains sont des mains européennes : l’impuissance. Mes jambes sont des jambes européennes : la fuite. Mon cœur est un cœur européen : un pigeonnier effarouché. Ces rencontres avec les créatures traquées issues des temps passés et des pays qui eux aussi étaient déjà passés – car les pays eux-mêmes périssent –, ne suffisaient nullement à renforcer l’espoir et le courage. Elles montraient fort bien sur quelle largeur illimitée étaient tendus les fil...