22 février 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Nathalie Dupont, « Des projets d’action culturelle en tension à une éducation culturelle artistique fragile : héritages de la période 1956-1969 », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.12757
Cet article se propose de mieux comprendre les contextes de mise en place des réformes des disciplines culturelles artistiques depuis le projet global de Robert Brichet en 1956 à la période de cloisonnement des projets du ministère des Affaires culturelles entre 1959 et 1969. L’action culturelle est définie comme l’ouverture culturelle du cadre scolaire à l’expérimentation de collaborations avec des partenaires extérieurs. Les objectifs semblent converger : démocratiser la culture et favoriser une éducation culturelle artistique des enfants et des jeunes. L’article montre comment progressivement, au niveau des orientations ou des formations, se sont développés en fait trois axes d’action culturelle en tension quasi permanente : le « projet éducatif » du ministère de l’Éducation nationale, avec ses groupes de pilotage et ses délégations à l’action culturelle, le « projet culturel » du ministère des Affaires culturelles (puis de la Culture), le « projet social » des mouvements d’Éducation populaire avec leurs fédérations qui militent dans les actions d’animation, de développement et d’accompagnement. Ces logiques de démarcation, de concurrence ou de coexistence de différents modèles ont brouillé les enjeux et fragilisé la place de l’éducation culturelle artistique qui fluctue au gré des engagements des ministères et des interventions des collectivités locales ou des associations.